Je vais recevoir 100 000 euros
J'ai reçu hier un mail qui m'a beaucoup touchée, de la part d'un émetteur inconnu. L'objet était "Bonjour bien aimée" et le contenu m'a tout simplement bouleversée.
Le voici.
Bonjour bien aimée
Excuser moi de la façon dont je suis rentré en contacte avec vous car je ne peux plus attendre trop longtemps.
Sachiez que sa m'est difficile de pouvoir prendre cette décision mais je le prends sans aucun regret car j'ai plus le choix j’ai décidé de
mettre tous mes biens que sa soit matérielles ou financier à votre disposition y compris une somme de Cent Mille d'euros qui se trouve dans une mallette dans une des banques du
BENIN.
Je suis Veuve Mme PROUVOST Marie sans enfants . Actuellement je suis hospitaliser dans une hôpital en Angleterre voici et voici leur adresse
complet: Hôpital Churchill - Oxford - Angleterre Whitechapel, London E1 1BB London
Par conséquent je veux faire dont de ces biens pour que tu puisses mettre en place un projet qui aidera les démunies et pauvre orphelin, car si
je ne le fait pas il n'y a personne qui en bénéficiera donc je veux faire dont de ces bien alors je voudrais que vous puissiez bénéficiez de mes biens.Veuillez me répondre le plus vite possible à
mon adresse e-mail que voici :prouvostmarie671@yahoo.fr
Imaginer cette femme malade, recluse dans un hôpital anglais, puiser dans ses dernières forces pour m'envoyer un mail aussi courageux et désintéressé m'a émue plus que de mesure.
Ma toute première réaction fut, bien sûr, l'étonnement mêlé d'un voile de doute. Mais différents détails m'ont prouvé la fiabilité de Marie Prouvost. Elle me donne l'adresse de son hôpital, c'est donc qu'elle est bien hospitalisée. Elle me livre également son prénom ainsi que son nom de famille, alors qu'elle aurait très bien pu donner une fausse identité sans que je m'en rende compte. Ces deux éléments, mais aussi le souci qu'elle a eu de préciser sa situation malgré l'urgence me montrent que j'ai là affaire à un véritable drame humain.
Un drame humain auquel j'ai été sensible, comme à celui de ma nounou qui a volé mes ordinateurs ou à celui de ma nounou qui a été en arrêt maladie 6 mois sur trois semaines de travail.
Je n'ai pas dormi de la nuit, tournant et malaxant à l'envi cette histoire dans ma tête, abreuvant mon marido de questions.
Ai-je le droit d'accepter les 100 000 euros sans avoir rien fait pour les mériter? (ça ne te gêne pas quand des clients te paient à ne rien foutre a relevé gentiment mon marido).
Quel projet puis-je mettre en place qui soit à la hauteur de sa générosité?
Puis-je refuser de venir en aide à cette femme alors qu'elle a tant besoin de moi?
Ce matin, j'ai finalement envoyé ma réponse, maintes et maintes fois relue auparavant.
"Marie,
Dans l'urgence et la souffrance vous avez lancé un appel ultime à la Belette et j'en éprouve toute la sincérité. Merci, Marie, d'avoir pensé que je pourrais, au nom de ceux qui sont dans le besoin, accepter vos 100 000 euros. Vous avez, en votre âme et conscience, jugé que j'étais l'unique personne sur Terre qui pourrait redistribuer cette somme dans l'amour de mon prochain, et j'en suis si touchée que je pense déjà aux prochains brunchs que je ferai avec Pup pour honorer votre mémoire. Je sais le courage qu'il faut pour faire un tel don à quelqu'un, oser donner, c'est bien la plus difficile mission qui soit. Vous n'aviez d'autre choix que de mettre tous vos biens à la disposition d'un être qui ne vous était pourtant pas familier, et vous avez l'avez fait, avec tact et pudeur. Merci, merci Marie, pour les 100 000 euros, et pour les autres avantages matériels et financiers que vous avez évoqués et qui vous honorent. J'aimerais beaucoup vous rendre visite en Angleterre, mais un lourd programme de pâtisseries à tester ces jours-ci m'empêche tout déplacement à l'étranger. Je le regrette vivement, car j'aurais été heureuse de vous parler du grand projet que je compte mener à bien, pour vous Marie, et pour la confiance que vous m'avez portée.
Chère Marie, mon marido est d'ores et déjà en direction du Bénin pour récupérer la mallette qu'il devrait ramener sans peine - j'imagine, vous connaissant, que vous avez fait le nécessaire.
Au nom du Comité pour la Sauvegarde de la Belette en milieu hostile, je vous remercie, ainsi que mes lecteurs, pour ce mécénat qui devrait nous permettre d'acheter une quinzaine de religieuses au caramel au Plaza Athénée."
Voilà, c'est cela la magie d'Internet et du monde moderne. On n'a jamais été aussi solidaires.