Le blog qui savait pas où il allait
Alors que mon blog aura bientôt atteint l'âge faramineux de neuf mois (un exploit pour moi dont la principale unité de mesure du temps passé à faire quelque chose est habituellement plutôt de l'ordre de la seconde), je dois avouer que j'ai été sujette à une extraordinaire quantité de revirements.
Ah tu trouves le blog bien? Je reprends, alors.
Personne ne s'est manifesté sur mon billet d'hier. J'arrête ces conneries.
Tiens, le nombre de lecteurs est en hausse. C'est décidé, j'écris tous les jours.
J'ai pas écrit depuis deux semaines et tout le monde s'en fout. Je mets un terme définitif à ce truc de merde.
L'équation est simple. Je n'ai jamais caché le fait que j'écrivais pour de potentiels lecteurs, donc au moindre souffle négatif, j'ai envie d'abandonner, à la moindre note positive, je continue.
(ATTENTION, JE REPERE LES FAUX-CULS )
Je suis donc EN FLOTTEMENT PERPETUEL, raison aussi pour laquelle en 2 jours j'ai encore changé 2 fois d'avis sur la question.
Samedi, je croise une fille qui me dit :
- J'ai beaucoup aimé ton billet "Imbattable" . Ah, et aussi... Je sais plus, yen a plein que j'aime en fait. Mais parfois, J'AI HONTE... J'ai honte de dire que j'ai aimé un billet.
Ah.
Ah.
C'EST-À-DIRE?
Je sais pas, j'ai honte.
Et puis, on commence à parler d'autre chose. Et elle ajoute : bon en fait j'ose rien te dire, j'ai peur que t'en parles dans un billet...
Ah.
Ah.
Un phénomène que je rencontre fréquemment, et qui laisse penser 1) que j'écris tout et n'importe quoi dans mon blog (bon, certes), 2) que certaines personnes pensent qu'une seule de leurs phrases pourra servir de matière à un billet entier (vous rendez-vous compte, un billet entier de la belette sur un épi-phénomène, ah ça nan, vous avez constaté à quel point mes billets étaient riches et fournis) 3) que tout ce que j'écris est hyper prévisible (Oups, j'ai fait une gaffe, je vais avoir droit à un billet/ Aïe, on a fait brûler le rôti, je sens qu'on va finir en billet/), alors que je ne m'intéresse jamais aux évidences, mais aux postures et impostures, bref à des subtilités...).
Le cocktail "J'ai honte de dire que j'aime tes billets + j'ai peur que t'écrives un billet sur moi" = décision immédiate de laisser tomber le blog (vous voyez, lire mon blog, c'est un peu comme dire qu'on aime Salut les Musclés, ou qu'on va au concert de Magali Vaé).
Et puis, ce matin mon amie Chipie Chic me disait qu'elle avait entendu des gens qui ne me connaissaient pas parler positivement de mon blog. Certaines personnes osent donc faire leur coming out en public, et ça me touche énormément. Donc, j'ai finalement écrit un billet aujourd'hui.
Vous allez dire, elle est trop sensible aux remarques.
Vrai.
(enfin, pas les remarques comme celles de Mireille et Eglantine, trop à côté de ma plaque)
Vous allez dire, ce billet n'a aucun intérêt.
Vrai.
Comme Salut les Musclés.
Au passage, j'en profite pour remercier les Sages de mon blog, ceux qui, malgré la honte, la culpabilité, la vacuité rencontrées ici, continuent à proclamer au monde entier
LA BELETTE NE DOIT PAS RETOURNER DANS SA FORET.
Et vive Magali Vaé.