Möbius, vite, tu vas rater ton bus
Hier soir, considérablement aidé par le fait qu'il s'agissait de l'unique séance possible pour nous, mon marido a fini par me convaincre d'aller voir Möbius.
Alors, autant ne pas vous le cacher (d'autant que c'est le sujet de ce billet), j'ai passé l'intégralité du film dans un état de sidération totale, naviguant effarée dans les eaux troubles d'un soi-disant polar soi-disant romantique soi-disant lorgnant du côté d'Hitchcok.
L'intrigue?
Haha.
J'ai rien compris.
Un mélange d'espionnage, de finance, de coup de foudre, de sauna, de trucs russes et d'Etats-Unis.
J'ai très rapidement perdu le fil et le manque de crédibilité de l'ensemble a aussi favorisé ce détachement.
Je peux désormais affirmer que DETACHEMENT DU SPECTATEUR et THRILLER ne sont pas des notions compatibles.
Les acteurs?
Haha again.
Jean Dujardin, qui joue un Russe en mission en France.
Cécile de France, définitivement plus à l'aise en présentatrice du Festival de Cannes qu'en brillante tradeuse qui a de vrais sentiments, tu vois.
Emilie Dequenne en euh, personnage du film.
Tim Roth, en financier russe.
Des méchants des gentils mais le mystère reste entier.
Caricatures à gogo, personnages sans épaisseur (ça y est, j'ai compris ce que ça veut dire, je croyais que je me foutais de l'épaisseur, mais en fait, non, il m'en faut un minimum, histoire qu'à un moment je puisse croire genre 30 secondes à ce qu'il se passe).
Les dialogues?
Sans doute le meilleur du film.
J'ai dit "c'est pas possible" une réplique sur deux.
Cécile de France cruchissime (genre je suis brillante au boulot et dans l'intimité complètement teubée) (c'était pas l'idée?).
Festival de phrases niaises et chapelet de clichés.
Peut-être était-ce du 123è degré, ou du 1er, enfin, j'en sais rien, toujours est-il que je me suis sentie mal pour eux d'avoir à dire des phrases aussi cons.
Et donc?
Jolie prouesse que réalise là Eric Rochant, désolée, c'est mon avis, mais STRICTEMENT RIEN NE M'A FAIT ADHERER à cette prétentieuse pelote, si ce n'est la crispation qui m'a parcourue tout le long du film (crispation qui a culminé lors des scènes intimes, juste énormes).
On aimerait bien croire à des trucs, les premières minutes minutes on se dit que bon, à un moment, la sauce va prendre et puis, en sortant, on se dit que là, c'est trop tard pour qu'elle prenne.
Normalement, j'adore le flan, mais là, il m'a écoeurée.
Il était en plastoc.