Etre parfait, c'est un métier.
Je viens de réaliser un truc.
Je ne peux pas vous dire quel cheminement a emprunté mon cerveau pour réaliser ce truc, parce qu'il m'a fallu une centaine d'associations d'idées pour en arriver là (elle est bonne cette pomme> j'ai plus faim >je retourne bosser > attends, je lis d'abord le blog de truc > elle se la pète, la meuf > bon, j'en lis un autre > elle se la pète aussi > attends, j'en lis un autre > elle est marrante, elle > j'ai encore faim, en fait > etc. ).
En réfléchissant, je suis arrivée au cas de quelqu'un que je connais (c'est bon, on se calme les gens qui lisent et que je connais) (c'est pas vous) et je me suis demandé pourquoi je basculais en permanence avec cette personne entre le j'adore discuter avec elle et putain elle m'insupporte.
Si je bascule, c'est parce qu'elle-même oscille d'une fois sur l'autre entre "je livre mes faiblesses" et "je me la surpète".
Or, une certaine ancienneté relationnelle (c'est bon, j'ai dit que c'était pas vous)(mais non, je t'en veux pas pour la fois où) fait que JE NE SUIS PAS DUPE DE SES EUH FLUCTUATIONS.
Vous me direz on fait tous un peu ça.
On dévoile un peu nos failles (pas trop, faut pas déconner) et ensuite notre orgueil refait surface.
Moi-même, je n'ai pas franchement un diplôme d'adéquation entre ce que je ressens, ce que je suis et l'image que je veux renvoyer.
La vérité?
Je langue de pute quand on m'énerve.
Je fais une multitude de trucs intéressés.
Je suis égocentrique (mais ça, vous le saviez).
Le seuls trucs qui m'intéressent de l'actualité sont les faits divers (et Céline Dion).
Je suis sans cesse traversée par une foule de pensées inavouables.
Je manipule si je veux.
Quand ma fille pleure la nuit, la première chose que je me dis c'est MERDE et pas "la pauvre" (ça me saoule les douleurs dentaires) (je comprends qu'elle ait mal mais elle doit comprendre que j'ai sommeil).
Je suis susceptible.
Je suis rancunière.
Etc. (c'est pas mon procès non plus).
Le blog est une façon de donner à voir ces hum comment ils disent déjà, ah oui ASPERITES.
Résultat, je montre certaines de mes comment on dit, FAILLES, mais je m'effarouche (je me surexcite) dès qu'on attente à mon honnêteté, aussi relative soit-elle.
Prenons le cas de mon billet "C'est le geste qui compte". J'y expliquais que j'étais parfois déçue lorsqu'un cadeau n'était pas conforme à mes attentes en terme d'investissement (financier, temporel, affectif, etc.). Un ou des lecteurs je sais plus ont jugé que ce n'était pas moralement acceptable.
"L'argent ne doit pas entrer en compte dans des relations amicales".
Certes, dans un monde idyllique, où chacun ne serait mué que par son pur altruisme, les relations ne seraient pas brouillées par tout un tas de je cache/je veux prouver/j'attends/ je mens/je me protège/je dramatise etc.
Ce n'est pas le cas (et ce serait peut-être un peu chiant si on était tous des Dalaï Lama) (ya du chemin).
On sait tous quelle ligne on doit officiellement suivre pour être bien vus.
Ce qu'on doit dire.
Ce qu'on doit faire.
Ce qu'on doit penser.
Je disais il y a quelque temps à quelqu'un que j'étais hyper contente d'avoir appris que la nouvelle nana de mon ex (nouvelle depuis 10 ans) n'était pas du tout sympa et que globalement, personne ne pouvait l'encaisser. Je surkiffais l'idée d'être mieux qu'elle quand on m'a répondu que "Tu devrais t'en foutre, t'es passée à autre chose, non? ".
Merde, j'ai MAL RESSENTI.
Merde, qu'est-ce que cela veut dire.
La personne a enchaîné en me disant qu'elle, elle était contente pour son ex, et c'est tout. L'essentiel, c'est son bonheur.
Ouais, ce qui compte, c'est son bonheur, et surtout, le fait que je sois moins moche qu'elle (vous confirmez?).
Dimanche, quand j'ai déposé Chouquette à l'anniversaire d'un copain de sa classe, j'ai dit à la mère du petit (infernal) que "de toutes façons, c'est toujours celui dont c'est l'anniversaire le plus excité ce jour-là". Oh, m'a-t'elle répliqué, c'est bien normal, on peut bien les laisser s'amuser, c'est leur fête.
Ah bon? Il faut laisser les enfants s'amuser quand c'est leur fête? Moi qui voulais attacher le petit à un barreau.
Bref, tout ça pour dire quoi.
QU'IL FAUT SE DETENDRE AVEC L'IMAGE QU'ON VEUT DONNER.
Donner de soi une image parfaite n'engendre pas une meilleure estime des autres (ça énerve) (Ah bon, dans la vie on ne doit pas se comparer? ).
Or, un certain nombre de personnes DONT MOI n'a pas bien compris l'idée (j'y travaille) (ponctuellement).
On pense à séduire, plaire, être admiré, être parfait (on n'y arrive pas), mais jamais à toucher.
C'est nul d'être touchant.
Ca fait meuf qui fait pitié.
Si on se place de l'autre côté, en lecteur, eh bien, prenons quelqu'un en exemple, MOI, eh bien je déteste les blogs où les nanas ne sont que donnages de leçons, récits de vie mièvres de perfection, emballages factices.
Certaines montrent, malgré les apparences, une forme de sincérité, une sorte de cohérence globale. Elles me touchent et je les aime bien, du coup (alors que les autres avec leur "avec ma famille, mes amis, mon boulot, ma vie un peu brouillon quoi, on forme un spectacle plutôt réussi" me surgavent).
Voilà où je veux en venir.
Quand quelqu'un expose ce qu'il ressent, même si c'est pas CE QU'ON DOIT RESSENTIR QUAND ON EST QUELQU'UN DE BIEN, eh bien, les autres sont priés de respecter cette livraison (elle permet un destockage) (il faut laisser faire).
J'en reviens à l'un de mes chevaux de combat : les personnalités anxiogènes, vous voyez, celles qui, sans cesse, nous rappellent que nous sommes décidément du mauvais côté de la morale, du devoir et de la droite ligne de conduite. Celles qui pointent du doigt tantôt notre légèreté, tantôt notre égoïsme, tantôt nos défaillances intellectuelles.
J'ai un scoop. Je suis sûre que si on creusait un peu, genre un petit grattage vite fait, ces moralisateurs de tous poils auraient eux aussi à destocker en masse.